Montant d'une retraite d'une personne longuement inactive

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Bonjour à tous

J'ai une question sans doute un peu idiote, mais je tente quand même.

Nous avons une connaissance qui n'a jamais ( ou quasi jamais ) travaillée. Elle a désormais 36 ans, une fille à charge, et depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, touche toutes les aides sociales possibles.

Deux cas de figure possibles quant à son avenir :

1- elle se met a travailler maintenant
2 - elle ne travaillera jamais de sa vie

Lorsque nous avons discuté de cette situation, personne n'était réellement d'accord sur ce qu'allait être la retraite de cette personne.
Certains pensent qu'elle ferait mieux de ne jamais travailler, pour être sur de toucher un minimum, car "apparemment", le fait de travailler tardivement, la soumettrait à une retraite en fonction de ce qu'elle a cotisé, c'est a dire pas grand chose.

D'autres pensait qu'elle ferait mieux de travailler, que sa retraite n'en serait que valorisée.

Supposons qu'elle se mette a travailler cette année par exemple, comment sera calculé son âge de départ à la retraite, et comment sera définit le montant de sa retraite ?
Concernant l'âge, j'imagine qu'il y a une limite non ? Quand on travail très tardivement, j'imagine que l'âge de la retraite se décale d'office au maximum de la loi ? ( 67 ans ? )
Mais elle ne rattrapera jamais les périodes d'inactivité de ses 20/25 ans a ses 36 ans. Du coup, comment est calculé le montant ? ( en supposant évidemment, qu'elle ne trouve pas un travail anormalement bien payé, qui compense une faible activité )

Certaines personnes, maintenez qu'elle n'avait aucun interêt a travailler maintenant, et qu'elle ferait bien mieux de s'assurer du minimum retraite en ne bossant jamais ( ce que j'ai du mal a croire )

Si quelqu'un a des info, ca m'intéresse

mercia vous

Dernière modification par Saki- ; 15/04/2024 à 10h35.
Citation :
Publié par Saki-
Certains pensent qu'elle ferait mieux de ne jamais travailler, pour être sur de toucher un minimum, car "apparemment", le fait de travailler tardivement, la soumettrait à une retraite en fonction de ce qu'elle a cotisé, c'est a dire pas grand chose.
Je suis pas spécialiste du sujet, mais un rapide google me fait penser que cette manière de penser ne fonctionne pas.

Des infos sur l'ASPA (anciennement "minimum vieillesse") : https://www.la-retraite-en-clair.fr/...ieillesse-aspa

L'ASPA est une "allocation differencielle", c'est-à-dire que si tu touches moins que X (961€/mois actuellement), elle te verse la différence pour atteindre ce montant.

Donc même si travailler lui ouvre des droits à une retraite inférieure (par exemple 800€/mois de retraite), elle toucherait l'aspa en complément. Financièrement, entre 0€ de retraite et 960€ de retraite, le résultat final financier est le même pour elle (en ce qui concerne la retraite uniquement).

Donc là, je pense qu'il y a une réponse claire au camp du "assure-toi le minimum retraite en travaillant" pas : ils ont tort. Quoi qu'elle obtienne comme retraite, elle ne "perd" pas ses droits au "minimum vieillesse".

Il me semble que la seule question c'est donc "est-ce intéressant pour elle de travailler" ?
Financièrement il me semble que la réponse est oui, c'est-à-dire que je crois pas qu'on puisse toucher plus en aides qu'en salaire + aides, mais là je suis pas spécialiste du tout.

Là où la question devient peut-être plus compliquée, c'est que chaque cas dépend de la situation des personnes. Dans certains contextes il s'agit pas juste de comparer "montant des aides" et "montant du salaire". Par exemple, ne pas travailler mais pouvoir s'occuper de ses enfants, faire la cuisine, le ménage, etc, j'imagine qu'il y a des situations où ça peut être mieux que travailler mais devoir payer des gardes, des repas précuisinés, du ménage, etc.

Aussi, truc que je savais pas :
Citation :
Au décès du bénéficiaire, les sommes versées au titre de l'Aspa sont en partie récupérables par l'État sur sa succession, si l'actif net de la succession est égal à 105 300 € ou plus. Si l’actif net est inférieur, l’État ne récupère rien. L’actif net correspond au montant du patrimoine, moins les dettes.
Alors ça peut paraître une situation improbable mais ça peut arriver, donc ça peut aussi être un critère selon la situation de la personne. Par exemple si potentiellement elle peut un jour hériter d'une propriété de ses parents, ce qui pourrait augmenter l'actif de sa succession d'elle-même à ses enfants, réduire le montant de l'ASPA qu'elle a touché peut éviter de réduire l'héritage qu'elle laisserait à ses enfants. M'enfin bon, là ça devient vraiment particulier.

Pour la question "comment serait calculée sa retraite", simple, faut faire une simulation, trouvable sur google.

Dernière modification par Quint` ; 15/04/2024 à 10h00.
Citation :
Publié par Quint`
Il me semble que la seule question c'est donc "est-ce intéressant pour elle de travailler" ?
Financièrement il me semble que la réponse est oui, c'est-à-dire que je crois pas qu'on puisse toucher plus en aides qu'en salaire + aides, mais là je suis pas spécialiste du tout.
Je me permet un commentaire rapide là dessus, même si ce n'est pas le sujet direct posé ici.
Pour suivre quelques personnes dans cette démarche (je passe de parent isolé sans emploi, à travailleur), je vous assure que ce n'est pas forcément en faveur du travail question finance.
Le gros souci qui se pose généralement, c'est la garde de l'enfant. Selon les plages horaires du travail repris, ça peut être un vrai gouffre financier.
Si on ajoute à ça l'obligation dans certains cas d'aller travailler en voiture, là c'est la double peine.
Comme indiqué, ne pas se contenter de faire l'opération "je remplace les aides par du taff", et vraiment tout prendre dans la balance.
Citation :
Publié par Saki-
Bonjour à tous

J'ai une question sans doute un peu idiote, mais je tente quand même.

Nous avons une connaissance qui n'a jamais ( ou quasi jamais ) travaillée. Elle a désormais 36 ans, une fille à charge, et depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, touche toutes les aides sociales possibles.

Deux cas de figure possibles quant à son avenir :

1- elle se met a travailler maintenant
2 - elle ne travaillera jamais de sa vie

Lorsque nous avons discuté de cette situation, personne n'était réellement d'accord sur ce qu'allait être la retraite de cette personne.
Certains pensent qu'elle ferait mieux de ne jamais travailler, pour être sur de toucher un minimum, car "apparemment", le fait de travailler tardivement, la soumettrait à une retraite en fonction de ce qu'elle a cotisé, c'est a dire pas grand chose.

D'autres pensait qu'elle ferait mieux de travailler, que sa retraite n'en serait que valorisée.

Supposons qu'elle se mette a travailler cette année par exemple, comment sera calculer son age de départ à la retraite, et comment sera définit le montant de sa retraite ?
Concernant l'âge, j'imagine qu'il y a une limite non ? Quand on travail très tardivement, j'imagine que l'âge de la retraite se décale d'office au maximum de la loi ? ( 67 ans ? )
Mais elle ne rattrapera jamais les périodes d'inactivité de ses 20/25 ans a ses 36 ans. Du coup, comment est calculé le montant ? ( en supposant évidemment, qu'elle ne trouve pas un travaillement anormalement bien payé, qui compense une faible activité )

Certaines personnes, maintenez qu'elle n'avez aucun interêt a travailler maintenant, et qu'elle ferait bien mieux de s'assurer du minimum retraite en ne bossant jamais ( ce que j'ai du mal a croire )

Si quelqu'un a des info, ca m'intéresse

mercia vous
Si la personne a vraiment 0 trimestres validés aujourd'hui, elle devra travailler jusqu'à 79 ans pour avoir une retraite complète.
Enfin avec les règles d'aujourd'hui, on est pas à l'abri que ça change encore d'ici qu'elle arrive à la retraite

Il n'y aucun âge maximum pour prendre sa retraite.
La loi fixe 2 âges :
1- 67 ans pour avoir sa retraite à taux plein même si on a pas cotisé 172 trimestres (43 ans)
2- 70 ans pour pouvoir être mis d'office à la retraite par son employeur (ou par France Travail si tu es au chômage à ce moment là)
Mais rien n'empêche que ton employeur accepte de te laisse travailler ou que tu travailles à ton compte et continue à cotiser au delà de 70 ans.

Attention au terme retraite à taux plein, il est très piégeux.
En fait il y a deux décotes :
1- la première est pour demander à partir avant l'âge légal et/ou sans avoir le nombre de trimestres requis
2- la deuxième est fonction du nombre de trimestres effectivement cotisés
Seule la 1- est annulée à partir de 67 ans, pas du tout la 2- alors que c'est celle-là qui fait très mal au cul.

Par exemple : si la personne commence à bosser à 37 ans et prend sa retraite à 67 ans, elle aura cotisé 30 ans seulement.
La décote n°1 sera annulée
La décote n°2 sera de 36% (30/43)
C'est à dire que si avec une carrière complète elle aurait pu toucher 1200€ de retraite, en réalité elle ne touchera que 766€.
Ca sera complété par l'ASPA si ses revenus ne sont que cette retraite.
Mais si elle continue à bosser quelques heures en plus de sa retraite, ou qu'elle hérite d'un bien qu'elle décide de louer, et qu'au final ses revenus dépassent le plafond elle ne la touchera pas l'ASPA.

Attention quand même, l'ASPA c'est un dossier à faire et la demande peut être rejetée pour d'autres motifs.
Si elle est rejeté, il y a un autre dispositif, ASI, mais c'est pareil ça peut être rejeté.
C'est comme ça que certaines personnes (beaucoup en fait) se retrouvent avec bien moins que les 1012€ par mois auxquels ils peuvent normalement prétendre.

Dernière modification par aziraphale ; 15/04/2024 à 11h09.
Citation :
Publié par Linou
Je me permet un commentaire rapide là dessus, même si ce n'est pas le sujet direct posé ici.
Pour suivre quelques personnes dans cette démarche (je passe de parent isolé sans emploi, à travailleur), je vous assure que ce n'est pas forcément en faveur du travail question finance.
Oui, c'est pour ça que je distingue la simple comparaison "salaire + aides" vs "aides" de la comparaison globale.

C'est comme changer de taf en prenant en compte uniquement le salaire et pas d'autres aspects (temps de travail, de trajet, accessible à pied ou en transport, avantages autres que le salaire…)

Citation :
Publié par (0)Draki
Bien que je comprend que la question de la retraite soit importante, son niveau de vie et sa dignité me semble être des sujet plus préoccupant et plus immédiat non ?
Je pense que si la question se pose, c'est que le niveau de vie n'est pas énormément différent avec un smic.
Citation :
Publié par (0)Draki
Bien que je comprend que la question de la retraite soit importante, son niveau de vie et sa dignité me semble être des sujet plus préoccupant et plus immédiat non ?
C'est quoi le rapport entre la dignité et le travail ?
J'ai bossé sur un chantier en insertion avec du public de ce genre et de ma petite experience, si la personne commence en reflechissant ainsi, ya peu de chance qu'en ayant jamais bossé de sa vie elle arrive a s'y mettre de maniere perenne a cet age là.
J'en ai vu y arriver (je parle du meme profil : 35-40 ans, jamais bossé), mais de base ils etaient arrivés en mode bulldozer "j'en ai marre de cette vie, je veux bosser" et ils etaient a fond. N'avoir jamais bossé et pretendre a vouloir le faire avec comme premiere question "est ce que ca sera plus rentable que d'avoir les aides", c'est un fiasco annoncé a mon humble avis...
Citation :
Publié par Finiarel
C'est quoi le rapport entre la dignité et le travail ?
C'est pas par rapport au travail, c'est par rapport a ne pas vivre aux crochets de la société.

Citation :
Publié par Quint`
Je pense que si la question se pose, c'est que le niveau de vie n'est pas énormément différent avec un smic.
Vraiment ? Sur la durée d'une vie ?

Dernière modification par [0]Draki ; 15/04/2024 à 11h23. Motif: Auto-fusion
Le point de départ me semble être d'aller sur info-retraite (https://www.info-retraite.fr/), où ils ont un service qui calcule sa retraite prévue.
(c'est à dire qu'ils font un calcul, sur la base de ce qu'ils savent des trimestres que vous avez cotisé, la situation qu'ils ont connue de vous à telle ou telle époque)

À 62, 64 ou 67 ans, selon l'âge ou l'on désire partir, ils donnent le montant net mensuel prévu que l'on recevrait alors.
Quel sera t-il ? Suffira t-il ?
S'il n'est pas soutenable, alors reprendre une activité est sans alternative.

Dernière modification par Caniveau Royal ; 15/04/2024 à 16h54.
merci pour vos réponses

Je dois relire tout ca pour que ca soit bien clair, vous m'avez fourni pas mal de réponses bien complètes, ca nécessite relecture de mon coté

Je voulais répondre rapidement, juste pour préciser que la dignité, sa façon de vivre, et tout le reste, ne nous importe pas beaucoup ( et surtout, ca ne nous regarde pas )
Mon thread est davantage la pour ma propre connaissance du sujet, plus que pour cette personne qui a priori, ne changera jamais d'avis sur le sujet du travail, quelque soit les arguments apportés. Croyez moi, c'est peine perdu :/
Citation :
Publié par Quint`
Il me semble que la seule question c'est donc "est-ce intéressant pour elle de travailler" ?
Financièrement il me semble que la réponse est oui, c'est-à-dire que je crois pas qu'on puisse toucher plus en aides qu'en salaire + aides, mais là je suis pas spécialiste du tout.
Certaines aide ne sont pas progressive mais ont des paliers, et dans ce cas tu peux effectivement toucher moins globalement avec un plus gros salaire qu'avec un salaire inferieur+aides.
Par example: https://www.cleiss.fr/docs/regimes/r...ement-familial
Le Complément familial: Si ton salaire augment de 50 €, passant de 51 250 € as 51 300 €, tu perds environ 150 balles (193- 50 eur).

Mais c'est marginal et relativement anecdotique, et ne concerne que les petites augmentations qui te font sauter un palier et pour lequel la hausse de salaire ne compense pas la perte d'aides.
Citation :
Publié par (0)Draki
C'est pas par rapport au travail, c'est par rapport a ne pas vivre aux crochets de la société.
C'est un jugement de valeur sans aucune connaissance du fond, ça me paraît très inopportun et glissant.




Citation :
Publié par aziraphale

2- la deuxième est fonction du nombre de trimestres effectivement cotisés
Seule la 1- est annulée à partir de 67 ans, pas du tout la 2- alors que c'est celle-là qui fait très mal au cul.
C'est ça qui est complètement fou, très peu connu et anormal. Et ça montre aussi à quel point il ne va plus être possible de rester sur les memes recettes.
Typiquement faut arrêter avec on vit plus vieux donc faut cotiser plus longtemps c'est normal. Avec toujours plus de de trimestres, les complexités de formation et de parcours pro de nos jours, etc... De plus en plus de gens vont arriver à 67 ans sans leurs trimestres. Et il n'est pas pensable de continuer à travailler jusque 70 ans alors qu'à 55 ans t'intéresse plus personne et que l'énorme majorité n'ont naturellement plus la santé pour travailler après 65 ans.
Citation :
Publié par (0)Draki
Vraiment ? Sur la durée d'une vie ?
La vie c'est pas forcément le travail. Donc oui, si la différence de revenus est faible, on peut imaginer une qualité de vie pas si différente entre consacrer 35-40h de son temps hebdo à un travail qu'on peut imaginer aliénant et peu épanouissant pour une personne probablement sans qualifications, et une vie où ces heures sont consacrées à soi et sa famille. Chacun ses priorités.
Moi je pense qu'elle s'en sortirait probablement mieux en travaillant, mais je n'ai pas tous les critères pour juger, et surtout chacun fait comme il veut, donc c'est tout à fait compréhensible que ça demande réflexion.

Citation :
Publié par Bjorn
Et il n'est pas pensable de continuer à travailler jusque 70 ans
Autrement dit le Japon, ou le rêve humide de la Macronie.
Citation :
Publié par -Interfector-
J'ai bossé sur un chantier en insertion avec du public de ce genre et de ma petite experience, si la personne commence en reflechissant ainsi, ya peu de chance qu'en ayant jamais bossé de sa vie elle arrive a s'y mettre de maniere perenne a cet age là.
J'imagine que ça dépend aussi beaucoup de l'objectif pro, et du parcours éducatif et social avant. Si l'idée c'est juste de faire ses 35 heures au smic autant que faire ce peut…
Attention, les aides sont ce qu'elles sont maintenant, elles évolueront en bien ou en mal dans les 30 ans qui arrivent (et à priori plutôt en mal vu la tournure que cela prend en France)
Donc rien ne dis que ce "schéma" de vie soit toujours possible en 2050-2060...

A bon entendeur ! Tu pourras quand même lui soumettre cet argument dans vos discussions.

Citation :
Publié par Quint`
La vie c'est pas forcément le travail. Donc oui, si la différence de revenus est faible, on peut imaginer une qualité de vie pas si différente entre consacrer 35-40h de son temps hebdo à un travail qu'on peut imaginer aliénant et peu épanouissant pour une personne probablement sans qualifications, et une vie où ces heures sont consacrées à soi et sa famille. Chacun ses priorités.
Moi je pense qu'elle s'en sortirait probablement mieux en travaillant, mais je n'ai pas tous les critères pour juger, et surtout chacun fait comme il veut, donc c'est tout à fait compréhensible que ça demande réflexion.
Ma question portait sur l'aspect technique.
Je ne connais pas les aides en dehors des classique chômage/aide quand on a des enfants, et sauf erreur de ma part, elle sont limités dans le temps ou la situation (situation limité dans le temps du coup, les enfants grandissent).

Du coup je me demandais comment c'était possible
Citation :
Publié par (0)Draki
Ma question portait sur l'aspect technique.
Je ne connais pas les aides en dehors des classique chômage/aide quand on a des enfants, et sauf erreur de ma part, elle sont limités dans le temps ou la situation (situation limité dans le temps du coup, les enfants grandissent).

Du coup je me demandais comment c'était possible
On peut toujours trouver à travailler, si on n'est pas regardant, donc le jour où la situation des aides change, ya cette possibilité.
On peut aussi imaginer une aide de l'autre parent (j'en sais rien on connaît pas la situation).

Mais bon, tout ça c'est du blabla sans contexte. Evidemment compter sur les aides pour vivre n'est pas pérenne d'une manière générale.
Et en plus travailler ne nuira pas à ses droits à la retraite, ce qui était le sujet ici.

Donc c'est sûr qu'elle a tout intérêt à travailler, parce que des années même au smic sur un CV ça aide. Sauf si c'est vraiment trop galère niveau garde ou qu'il y a des situations spécifiques (type handicap, ou encore obligation de rester dans un lieu géographique spécifique, par exemple pour s'occuper d'un parent malade, et sans permis pour aller bosser ailleurs facilement, ce genre de trucs).
Citation :
Publié par Bjorn
C'est ça qui est complètement fou, très peu connu et anormal. Et ça montre aussi à quel point il ne va plus être possible de rester sur les memes recettes.
Typiquement faut arrêter avec on vit plus vieux donc faut cotiser plus longtemps c'est normal. Avec toujours plus de de trimestres, les complexités de formation et de parcours pro de nos jours, etc... De plus en plus de gens vont arriver à 67 ans sans leurs trimestres. Et il n'est pas pensable de continuer à travailler jusque 70 ans alors qu'à 55 ans t'intéresse plus personne et que l'énorme majorité n'ont naturellement plus la santé pour travailler après 65 ans.
Yep, ça m'a un peu saoulé dans les discussions sur la réforme des retraites à quel point personne ne connaissait ce truc.

Parce que rien que ça, c'était un argument assez important contre la réforme :
Sachant que la réforme prévoit des dispositifs pour que ceux qui ont commencé à travailler tôt (et qui ont donc tous leurs trimestres) partent avant 62 ans (ils peuvent quand même se prendre 1 an de + travail).

Quelqu'un qui n'a pas tous ses trimestres et décide de partir à 60 ans alors qu'il lui manque 8 trimestres se prend 8*1,25% = 10% de réduction via la première décote et "1-(164/172)" = 4,65% sur la 2ème décote.
En arrondissant, il perd 15% de sa retraite.

Ben entre quelqu'un qui touche 85 à partir d'un moment T et quelqu'un qui touche 100 à partir d'un moment T+8, ça s'équilibre à partir de T+54.
Ca veut dire que si notre retraité passe les 73,5 ans, il coûte + cher au système de retraite en étant parti à 62 ans plutôt qu'à 60 ans avec les deux décotes.

Et si notre retraité n'atteint pas les 73,5 ans, beeeen, c'est vraiment un argument de merde que de lui dire qu'il doit bosser + tard parce que l'espérance de vie s'allonge !
Citation :
Publié par (0)Draki
Ma question portait sur l'aspect technique.
Je ne connais pas les aides en dehors des classique chômage/aide quand on a des enfants, et sauf erreur de ma part, elle sont limités dans le temps ou la situation (situation limité dans le temps du coup, les enfants grandissent).

Du coup je me demandais comment c'était possible
C'est possible grâce à toutes les aides.
Par exemple un célibataire avec un enfant à charge peut toucher
- 801€ de RSA (c'est 953€ mais réduit parce que normalement tu touches les APL qui couvrent quasi l'intégralité de ton loyer)
- la CMU, soit facilement 60€/mois d'économie de mutuelle
- souvent une carte de transport en commun quasi gratuite, encore 50€
- aides pour l'énergie, aides pour ceci ou cela ...
Et tout ça ne dépend que de tes revenus. C'est juste chiant au début parce qu'il faut aller taper à plein de portes pour avoir toutes les aides possibles, mais tu vas voir le CCAS de ta mairie et une gentille assistante sociale t'aidera à faire toutes les démarches, voire les fera à ta place.

Tu ne vis pas bien, mais tu peux vivre sans jamais travailler une heure de toute ta vie.
Enfin quelques heures de ménage ou de garde d'enfant au black histoire de mettre un peu de beurre dans les épinards quand même.
Quoique, tu peux avoir le beurre gratuitement en allant voir les assoc.
Tout ça jusqu'au jour ou on se prendra le mur et qu'il faudra tailler à la hache dans toutes ces aides sociales.
Citation :
Publié par Mordreck
Certaines aide ne sont pas progressive mais ont des paliers, et dans ce cas tu peux effectivement toucher moins globalement avec un plus gros salaire qu'avec un salaire inferieur+aides.
Par example: https://www.cleiss.fr/docs/regimes/r...ement-familial
Le Complément familial: Si ton salaire augment de 50 €, passant de 51 250 € as 51 300 €, tu perds environ 150 balles (193- 50 eur).

Mais c'est marginal et relativement anecdotique, et ne concerne que les petites augmentations qui te font sauter un palier et pour lequel la hausse de salaire ne compense pas la perte d'aides.
J'avais pas vu ton msg. Les effets de palier sur les aides c'est pas vraiment le sujet ici, ce qui est à comparer c'est le montant de "aides uniquement" VS "salaire + aide".
On peut partir du principe d'un smic pour simplifier (même si cette personne a peut-être des qualifications, après tout on peut avoir bac +X et ne jamais avoir travaillé - et aussi on peut gagner plus que le smic sans qualifications ni expérience).

Si elle est au smic je pense qu'elle a encore droit à certaines aides j'imagine (surtout avec un enfant à charge). Donc 1400€ net + aides (apl, prime d'activité…)

Si la perte d'aide est due à un revenu du travail qui passe à plus de 51K€, je pense que la question d'OP ne se pose pas trop.
Citation :
Publié par -Interfector-
J'ai bossé sur un chantier en insertion avec du public de ce genre et de ma petite experience, si la personne commence en reflechissant ainsi, ya peu de chance qu'en ayant jamais bossé de sa vie elle arrive a s'y mettre de maniere perenne a cet age là.
J'en ai vu y arriver (je parle du meme profil : 35-40 ans, jamais bossé), mais de base ils etaient arrivés en mode bulldozer "j'en ai marre de cette vie, je veux bosser" et ils etaient a fond. N'avoir jamais bossé et pretendre a vouloir le faire avec comme premiere question "est ce que ca sera plus rentable que d'avoir les aides", c'est un fiasco annoncé a mon humble avis...
Et nous pouvons être fiers d'habiter un pays qui permet à certains de vivre sans jamais travailler, uniquement grâce à la solidarité des autres.
Et encore plus fiers si nous sommes nous-mêmes contributeurs
Citation :
Publié par Lesterknob
Et nous pouvons être fiers d'habiter un pays qui permet à certains de vivre sans jamais travailler, uniquement grâce à la solidarité des autres.
Et encore plus fiers si nous sommes nous-mêmes contributeurs
Il y a des tas de gens qui sont parfaitement inemployables, car complètement hors des codes attendus par notre société pour y fonctionner correctement (dans l'incapacité de gérer des horaires réguliers, d'investir leur personne à long ou moyen terme, de gérer leurs émotions et leurs frustrations, de communiquer dans les attendus, de respecter les codes sociaux basiques, éventuellement dans l'incapacité de maîtriser les raisonnements logiques de base, et de lire, écrire et compter correctement). Pour réduire la proportion de ces gens là (qui ne sera jamais de zéro mais qui pourrait être moindre certes) la seule solution c'est des politiques fortes à échéances de 20 à 30 ans en investissant massivement dans l'éducation et dans les travailleurs sociaux accompagnants (à destination de leurs enfants et des enfants de leurs enfants donc).
Au delà du fait que ça ne soit pas tellement l'ambiance actuelle, de toute façon ces gens là existent actuellement, sont présents, et il faut en faire quelque chose, sauf à les laisser mourir dans la rue (on ne fait plus ça) et/ou les laisser prostituer leurs enfants et voler leurs voisins.

Si ça peut te faire moins mal aux fesses considère-les comme faisant partie des populations "fragiles" qu'une société doit prendre en charge, que ce soit d'un point de vue moral/éthique (= on ne peut pas les laisser sous les ponts/il faut les soigner et s'occuper de leur subsistance) , ou d'un point de vue pragmatique (si on ne le fait pas, ceux dont on parle là seront nocifs/toxiques pour le fonctionnement général de la société, bien plus qu'en les prenant en charge).
Tu n'as pas "les gens capables de travailler" d'un côté, que ça amuse de se lever tôt ou de subir d'autres désagréments variables selon l'activité, et ceux complètement incapables de travailler, de l'autre.
Ce post en est un exemple, la personne pourrait bosser mais fait des calculs pour savoir si ça vaut le coup. Autrement dit, on permet à des gens qui pourraient travailler de choisir de ne pas le faire, et nous pouvons en être fiers.

Quant à la sous partie, constituée de ceux qui ne peuvent pas du tout travailler, il n'y a pas à être fier de les aider, c'est notre devoir le plus évident.
Sur les aides de l'état, considérer que seuls les plus pauvres et les moins volontaires en profitent c'est faire preuve de beaucoup de naïveté.
J'habite une des régions avec la plus forte concentration de richesses en France dont la population est en grande partie constituée de retraités (et pas avec des retraites de smicards) et quand je vois tous les passes droits, aides de la région , du département, de l'état dont certains bénéficient c'est juste hallucinant.
Et les mecs grattent jusqu'à l'os et pourtant vivent dans des maisons à plus d'un million d'euro...

Après je dis pas que je cautionne le comportement de la personne en question mais résumer la mauvaise situation économique de la France en une guerre des classes entre les pauvres et la classe moyenne c'est à mon sens un très mauvais calcul.
Quand une personne touche le RSA, elle peut être dans plusieurs catégories :

  • Capable de trouver un emploi, telle qu'elle est
  • Réclamant une formation professionnelle pour (trop peu qualifiée, illettrisme, etc.)
  • Réclamant une action sociale pour (un problème lourd peut l'affecter : addictologie, comportement peu social, etc.)
  • Incapable de travailler
à l'époque où j'avais étudié le RSA, j'étais arrivé à ceci, où le problème numéro 1 à résoudre est de faire demander par les bénéficiaires du RSA, d'en bénéficier...
Parce que beaucoup ne le demandent pas (ne sachant pas qu'ils peuvent, trouvant cela trop fastidieux, voulant éviter tout ce qu'il jugent comme un contrôle, etc.).

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Quand on ne sait pas qui doit être aidé, on ne peut pas l'aider,
et alors sa situation est périlleuse, et il coûte tant pour lui même que pour la société, davantage que s'il était aidé.

Dernière modification par Caniveau Royal ; 16/04/2024 à 18h17.
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